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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/239

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XII

emmurés


Cependant, sur le champ de glace, de plus en plus compact, Isabelle et ses compagnons poursuivaient leur dur trajet à la poursuite des voyageurs qui ne revenaient point.

Le froid devenait plus intense. La plaine, bossuée de hummocks énormes, s’étendait, muette et désolée, devant les pas de la petite troupe. Ceux qui la composaient commençaient à souffrir cruellement, et des découragements les prenaient. À ces heures, dans leur effort pour ne se point trahir mutuellement leurs angoisses, ils gardaient le silence, et ce silence était plus douloureusement éloquent que des plaintes.

Dix fois, déjà, depuis leur départ du navire, ils avaient dû subir les violences de la tourmente. La route s’allongeait, dans