Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/24

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L’étrave se profilait selon une courbe évidée se terminant en un éperon de 3 mètres de longueur, également en acier. Enfin on avait adapté à l’avant, en même temps que des treuils à vapeur, l’appareil Pinkey et Collins dont se servent les baleiniers pour dispenser, par les grands froids, les hommes de la manœuvre des ris. Des coudes de tôle disposés au-dessus des robinets d’échappement permettaient de projeter la vapeur sur les glaces les plus rapprochées, dans un rayon de 5 mètres, sur les flancs de la carène.

Le détail de l’armement n’avait pas été moins soigné que le gros œuvre. L’Étoile Polaire possédait, outre les deux canons de 10 centimètres placés sur le pont, deux canonsrevolvers Hotchkiss, quatre fusils-harpons, deux obusiers lance-bouées. Puis on avait emporté trois baleinières, cinq canots à glace entièrement revêtus de lames de cuivre, et dont les quilles recevaient au besoin des patins ou des essieux pour le traînage. Enfin, à l’arrière, sous des taux le protégeant contre l’influence du dehors, s’abritait le mystérieux bateau sous-marin au sujet duquel M. de Kéralio venait de féliciter Hubert d’Ermont.

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La conversation, un moment interrompue par l’arrivée d’Isabelle, reprit plus vive entre les trois personnages.

« Mon cher cousin, dit la jeune fille, revenant à la commune pensée, je vous disais tout à l’heure que l’occasion me semblait propice pour mettre à l’épreuve votre découverte et celle de Marc. »

Le lieutenant de vaisseau demanda gaiement :

« Est-ce la seule curiosité qui vous fait parler ainsi, Isabelle, ou bien dois-je traduire vos paroles dans le sens d’un senti-