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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/354

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— Commandant, répliqua Hubert, tranquillisez-vous. Notre premier effort a été couronné de succès, mais trop de misères lui on été infligées. Quand nous voudrons recommencer notre épreuve, ce sera, cette fois, sur un navire tout en fer et recevant son impulsion des agents tout-puissants que la véritable science a mis entre nos mains. Ce jour-là, mon cher commandant, nous romprons à la dynamite la banquise qui enserre le Pôle et nous planterons les couleurs de la France sur les bords mêmes du lac central qui traverse l’axe du globe. »

Ces paroles de confiance généreuse furent saluées d’unanimes acclamations.

Il ne restait plus aux explorateurs qu’à jouir d’un repos bien mérité. Tous ceux qui avaient pris une part dans ces fatigues et ces travaux inouïs furent invités aux fêtes qui ne tardèrent pas à se célébrer en l’honneur du mariage d’Isabelle de Kéralio avec son cousin Hubert d’Ermont. Ce jour-là, l’officier de marine put mettre dans la corbeille de sa charmante fiancée le décret qui l’élevait, au grade de capitaine de frégate en même temps que celui qui décernait à Marc d’Ermont, membre de l’Académie des sciences, la rosette d’officier de la Légion d’honneur.

Et comme le mariage fut célébré à l’entrée de l’hiver on renouvela les merveilles du cap Ritter, de Fort Espérance et de l’Étoile Polaire. Les salons du bord furent éclairés électriquement et chauffés à l’hydrogène. On fit des excursions dans la rade de Cherbourg à bord du sous-marin la Grâce de Dieu, et dix ours blancs superbes, ayant Guerbraz à leur tête, vinrent féliciter les jeunes époux en divers compliments de langue celtique et de franco-canadien du XVIIe siècle. Enfin un