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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/107

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EN BELLE HUMEUR

qu’ils revinrent de Guibrai à Paris les meilleurs amis du monde, et qu’il y a une union très-étroite entre ces deux ménages, que la subtilité d’Armant avoit malicieusement unis de si près sans leur participation. Ce qui se rencontre encore de particulier dans cet événement, c’est que les deux femmes de nos Marchands sont devenuës grosses de ce petit voyage, et il y a espérance que l’incertitude où elles sont des veritables auteurs de cet ouvrage, les unira encore plus que jamais ; elles ont beau faire les reservées et les scrupuleuses, elles n’oublieront de leur vie la bonne nuit qu’elles ont passée à Guibrai, et je ne doute point qu’elles ne mettent tout en usage pour se trouver à pareilles fêtes, et jouïr en liberté de si doux plaisirs, sans attendre que le hazard s’en mêle dorénavant.

L’Abbé ayant cessé de parler, on raisonna quelque tems sur cette plaisante avanture, et l’heure de l’Opera étant venuë, Ormon et son Epouse montérent en carosse avec lui. Il étoit ravi de sa nouvelle conquête, il leur donna ensuite à souper