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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/19

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EN BELLE HUMEUR

reprochoit en elle-même tout ce que la bienséance l’obligeoit de faire pour un homme qu’elle n’aimoit point au préjudice de son amour ; Elle cherchoit dans sa tête les moyens de le voir sans témoin et de se satisfaire ; mais elle trouvoit toûjours tant d’obstacles dans les desseins qu’elle formoit en sa faveur, qu’ils étoient détruits sur le champ, dans la crainte qu’elle avoit d’exposer sa réputation et de se perdre. Une femme d’esprit ne manque cependant jamais d’industrie dans un cas qui la touche de si près. Voici donc de quoi Aminte s’avisa pour se procurer le bien qu’elle souhaitoit. Il lui vint dans l’esprit, de faire entrer adroitement Nico, sans qu’il parût qu’autre chose que le hazard sans mêlat, à la place du Secretaire de son Epoux, lequel avoit demandé son congé pour ses affaires particuliéres. Ce dessein lui réussit admirablement ; il fût communiqué à son amant, qui l’approuva sans aucune difficulté. Il se présenta à Ormon, il fût reçû, et dans la conduite que l’un et l’autre tinrent en sa présence, ils jouërent si bien