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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/64

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L’ABBÉ

loit qu’il fût traité comme lui même, qu’il appartenoit à une famille de Basse-Normandie, qui ne lui pardonneroit jamais sa mort. Il fut donc se coucher là-dessus, et nôtre petite troupe étant demeurée seule, ils s’enfermerent au vérouil, et avec le secours de plusieurs bouteilles de vin et de quelques langues de bœuf et de porc, dont ils avoient fait provision, ils passérent le reste de la nuit, qui étoit déjà bien avancée, près du malade prétendu, qui ne bût pas moins qu’eux à la santé du Procureur, avec un aplaudissement universel de la maniére agréable dont il s’y étoit pris pour le jouër. On arrêta qu’il garderoit le lit encore le lendemain ; ses habits furent retirez de la cave par la servante, et portez à la friperie, où ils furent vendus promptement, et l’argent rendu au Clerc pour en acheter d’autres. Leur joie étoit cependant un peu troublée par une circonstance qui les embarrassoit beaucoup ; c’étoient la prise d’un voleur, dont les Archers du Guet venoient de parler : Ils jugérent tous qu’il faloit qu’il y eût quelque méprise, dont il