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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/70

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L’ABBÉ

arriver aussi-bien à un d’entr’eux comme à lui. Ce raisonnement qui les piqua au dernier point, voyant toutes leurs espérances perduës de tirer de l’argent de ce pincemaille, les détermina sur le champ à le quitter ; tous cinq s’accordant parfaitement sur cet article jettérent bas leurs robes de Chambre, et s’habillérent à la hâte ; ils firent faire la même chose au Bas-Normand et sortirent tous ensemble de l’étude du Procureur, abandonnant toutes ses affaires ; et furent chez Rousseau à la galére, voir si dans son bon vin ils trouveroient dequoi se consoler du peu de succès de leur entreprise. Le Bas-Normand, à cause de sa bonne fortune particuliére et secrette, eut de la peine à se déterminer à cette sortie ; mais enfin voyant que ses camarades avoient besoin de lui dans leurs délibérations, il les accompagna. Ils étoient tous six enfans de famille et d’esprit, ils commencérent par ordonner à Rousseau tout ce qu’il faloit pour faire bonne chére, et s’étant fait apporter de son meilleur vin de Champagne, ils raisonnérent le verre à la main de