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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/75

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EN BELLE HUMEUR

Jugez de ma joye, mon cher ami, à la vûë de cette lettre. Jamais homme ne fut plus chatoüillé que moi, par l’espérance d’une si agréable possession. Je ne cherchai plus que le moment d’en venir aux prises, et quelques peines que je me donnasse, je fus deux jours entiers sans pouvoir trouver l’occasion que je cherchois avec tant d’impatience. Enfin le jour fut pris pour passer une après-midi ensemble ; et cela s’éxécuta passablement bien ; elle me donna rendez-vous dans la cour des Barnabites près le Palais, ou m’étant rendu enfermé dans un Fiacre, j’y attendis la belle, qui ne fut pas long-tems à me venir joindre toute seule, envelopée dans ses coïffures, de peur d’être reconnuë, ayant monté et pris place près de moi, je dis au Cocher de prendre le chemin du Bois de Boulogne, après avoir fermé les glaces de bois dont ces Carosses de commodité sont ornés pour l’ordinaire. Nous commandames le souper en passant à Passi, aux perdreaux, et nous fûmes faire un tour de promenade du côté de St. Cloud, sans mettre pied à