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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/78

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L’ABBÉ

Le lendemain matin le Chevalier d’Ericourt m’étant venu demander à déjeuné, je le reçus du mieux qu’il me fût possible ; il passa une partie de la journée avec moi, et ayant sur le cœur l’affaire qui m’étoit arrivée la veille, je crus ne la devoir pas cacher à mon ami. Quelque serment qu’on fasse à une Dame de garder le secret, elles sont là-dessus pour la plûpart les dupes des hommes, qui ne sont jamais plus contens, que lors qu’ils s’entretiennent entr’eux des faveurs qu’ils en ont reçûës, dont elles se vangent aussi de leur côté, par le peu de fidélité qu’elles leur tiennent. Le Chevalier surpris de mon discours, aprenant qu’il m’en avoit coûté si cher pour passer une demi journée avec Angelique, commença à me railler de la belle maniére ; et après m’avoir traité de fou, et dit cent contes là-dessus que je ne supportois point du tout avec plaisir ; on vous a attrapé, mon cher, Angelique vous a plumé, elle en a usé avec les autres à bien meilleur conte, j’ai eu à faire à elle aussi-bien que vous, mais trois pistoles m’ont acquitté, et je l’ai bien con-