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Oui, un droit ! mes sympathies voudraient en vain me défendre d’écrire ce mot : ma raison me l’ordonne. Un droit de possession, un vieux droit enraciné dans les têtes et les cœurs, un droit vis-à-vis les individus.

Je sais que la société tient ici en réserve son droit à elle, son droit d’intervention.

Son action s’arrête au seuil du domicile privé, du temple domestique, enceinte sacrée en ce jour, si elle le fut jamais. Mais le domaine public est à elle. Nul ne peut lui tenir tête sur ce terrain. Elle a le droit de concurrence, que nous accordons à tous, et au bout duquel tout se trouve, si vous voulez bien regarder, Elle ne peut toucher aux réservoirs particuliers : elle peut en tarir les sources.

Or, cela n’arrivera pas. Cela me gâterait notre bonheur, s’il fallait qu’il s’élevât sur des ruines amoncelées, dans un conflit douloureux de luttes inégales, où tous les intérêts privés viendraient se faire broyer