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la voix rauque, à tout prendre. Permis à lui d’aller en blouse et en sabots, s’il n’est pas assez riche pour avoir des bottes et un habit. Permis à lui d’être fort ignorant, s’il a été privé, pauvre homme, du bienfait de l’éducation. Il ferait peur aux enfants de loin, qu’il resterait encore pour moi l’homme poli, s’il aime à se rendre agréable à ceux qui l’entourent, s’il parle avec douceur aux gens, s’il se dérange pour laisser passer une femme, un vieillard, s’il évite de blesser son monde en l’écrasant brutalement du poids tyrannique de sa manière de voir.

Toutes ces choses-là sont compatibles avec l’aspect le plus hérissé. Nous venons d’en avoir des preuves.

On s’est beaucoup moqué de la politesse des salons. Fausse politesse, si vous voulez, politesse hypocrite ; mais, on l’a redit bien souvent, l’hypocrisie est un hommage rendu par le vice à la vertu. La politesse des cœurs peut se passer de tant de formes, mais elle vit de ce qu’il y a dessous. Tout