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barrières, et tout ce monde de pensées nouvelles qui ont envahi vos têtes et vos cœurs, il faut maintenant les garder pour toujours. Ce ne sont pas des oiseaux de passage : elles ont conquis leur droit de cité.

Un républicain sans constance est un soldat sans armes. Or, nous sommes républicains. Le mot rend encore un son étrange à nos oreilles : c’était hier une injure, et nous l’écoutons, étourdis, sans le bien comprendre encore. Mais la chose est faite : il n’y a pas à y revenir.

Nous sommes républicains, c’est-à-dire qu’avec le lien qui nous attachait à lui, nous avons jeté le bouclier ; c’est-à-dire que désormais ce qui s’appelait autrefois le gouvernement ne saurait plus être qu’un écho, l’écho de la volonté publique ; c’est-à-dire qu’il faut payer aujourd’hui de sa personne, penser tous à ce qui est juste, et le vouloir ; c’est-à-dire que l’intérêt privé, libre et joyeux tout à l’heure, doit rentrer désor-