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Page:Macé - Les vertus du républicain, 1848.djvu/49

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de la vie publique, ce n’est plus rien, à mes yeux du moins. Celui qu’il faut maintenant, c’est le désintéressement de la vie privée, c’est la résignation, c’est le sacrifice, c’est le sommeil confiant de chacun entre les bras de la patrie.

Ah ! c’est à peine si j’ai le courage d’en parler. J’ai vu des larmes rouler dans les yeux des mères, et j’ai senti ma joie me glisser des mains. L’amour de la patrie n’est pas cruel. Hélas ! pensez aussi à ces mères qui enfantaient là-bas sur la paille, dont les enfants s’en allaient pieds-nus à l’aventure, dévoués au vice aussi bien qu’à la misère, enchaînés à des labeurs effrayants, à l’âge où les vôtres ont encore des bonnes ; pensez à ce concert épouvantable de hurlements, de blasphèmes, de cris obscènes, de gémissements lamentables, sortant tous pêle-mêle d’une seule bouche, de la bouche flétrie de la misère, et dites, la main sur le cœur, si ceux qui élevaient leurs voix pour demander que l’humanité se mît en mar-