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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/137

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amour, sans regarder à la dépense. Si j’insiste sur ce détail, qui peut paraître futile, c’est que l’ouvrier doit être amené tout naturellement à prendre au sérieux l’instruction qui lui est offerte, quand il la voit prise ainsi au sérieux par celui qui l’offre.

Aux portes des salles consacrées aux cours sont affichés les arrêtés des comités, et la propreté minutieuse qui règne du haut en bas de la maison est un sûr garant de l’ordre et de la tenue des grands écoliers. J’aurais été curieux d’assister à l’un de ces cours ; mais l’Académie était en vacances, par ces grands jours d’été ; je ne pus que parcourir les salles vides, où les tableaux noirs portaient encore les figures de géométrie et les lignes d’x et de chiffres de la dernière leçon. Dans une des salles je trouvai, accroché au mur, un dessin d’exemple au fusain, tracé à main levée avec une hardiesse et une vigueur d’artiste. Quand plus tard je me dirigeai vers le haut de la ville, pour aller voir la cité ouvrière, on me montra sur une petite éminence un château, un véritable château, une maison princière : c’était la demeure du professeur de dessin.

La salle de la Bibliothèque a, dans toute sa longueur, une grande table en bois verni, autour de laquelle une quarantaine de lecteurs peuvent prendre place à la fois. Je parcourus du regard les titres des volumes rangés sur les rayons. C’étaient : L’Histoire des ducs de Bourgogne, le Magasin pittoresque, le Tour du Monde, les Découvertes anciennes et modernes de Louis Figuier, les grands Classiques français, Walter Scott, Shakespeare en anglais, beaucoup de livres allemands, — Guebwiller n’est encore français qu’à moitié — par