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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/65

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proviennent des deniers municipaux. Les autres sont venus de partout[1].

M. Jean-Jacques Bourcart, qui a su réunir lui-même plus de 2000 volumes dans la Bibliothèque qu’il a fondée à Guebwiller, me communiquait dernièrement une lettre venue du canton de Neufchâtel, et j’y ai noté le passage suivant :

« Actuellement il n’est aucun de nos villages qui n’ait sa bibliothèque à lui ; — les personnes riches ou aisées dans chaque localité font à cet effet des dons, soit en argent, soit surtout en livres. »

Pourquoi n’en serait-il pas ainsi dans le Haut-Rhin ? Pourquoi pas dans le Bas-Rhin ? Pourquoi pas dans toute la France ? Que le pays se couvre d’un réseau d’associations semblables à la nôtre, et dans quelques années d’ici on comptera les villages qui n’auront pas de Bibliothèque à eux, comme on compte ceux qui n’ont pas d’églises, ou pas d’écoles, et nous aurons fait un pas de plus dans la voie de la civilisation. Le concours de la classe aisée ne saurait manquer chez nous à une institution au succès de laquelle elle est elle-même si directement intéressée. C’est ici une œuvre d’apaisement et de régénération. Nous y convions tous ceux qui sont las de gémir au dessert sur l’ignorance du peuple, et qui veulent travailler enfin à la faire cesser.

Jean Macé.

15 décembre 1863.

  1. On me permettra de citer l’administration du Magasin pittoresque, qui a envoyé les 31 volumes de sa collection, le plus splendide et en même temps le plus utile cadeau qui puisse être fait à une Bibliothèque communale.