Page:Mac-Nab - Poèmes incongrus, 1891.djvu/21

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L’officier, frisant sa moustache,
Se redresse et répond soudain :
« Vraiment c’est une noble tâche
Que de soulager son prochain ;
Cependant je n’y puis rien faire,
Ça n’est pas de notre ressort.

Courez donc chez le commissaire,
Le pendu vit peut-être encore ! »

bis.

 
Le commissaire sur la place
Se rendit, c’était son devoir.
D’un coup d’œil embrassant l’espace,
Il cria de tout son pouvoir :
« Un jeune homme vient de se pendre,
Accourons avec du renfort.

Emportons de quoi le dépendre,
Peut-être bien qu’il n’est pas mort ! »

bis.


Vers le bois on accourt en troupe.
On arrive en soufflant un peu.
On saisit la corde, on la coupe,
Le cadavre était déjà bleu.
Sur l’herbe foulée on le couche.
Un vieux s’approche et dit : « D’abord,

Soufflez-lui de l’air dans la bouche,
C’est pas possible qu’il soit mort ! »

bis.