Page:Mac-Nab - Poèmes incongrus, 1891.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Quand le pauvre eut mis la ch’mise
Il tremblait toujours autant !
Maint’nant faut contre la bise
Garantir ton bienséant.
Ami, voilà ma culotte,
Garde-la comme un trésor,
C’est la premier’ fois que j’l’ôte
Depuis mon tirage au sort !

Quand il eut couvert son torse,
Le pauvre tremblait encor !
Mais sous une rude écorce
Le saint cachait un cœur d’or.
Tiens, dit-il, dans ces chaussettes
Mets tes pieds avec respect,
C’est celles des grandes fêtes,
J’ai fait l’tour du monde avec.

Quand il eut mis les chaussettes.
Le pauvre tremblait encor.
Ami, couvre-toi la tête
De ce modeste castor,
Garde-toi de mettre en gage
Ce souvenir précieux,
Car c’est l’unique héritage
Que m’aient laissé mes aïeux !