Page:Mac-Nab - Poèmes incongrus, 1891.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES CULS-DE-JATTE


Levant leurs têtes incongrues,
Les culs-de-jatte dans les rues
Implorent les foules bourrues.

Ils vont sans jamais se lasser,
Et se servent pour avancer
De simples fers à repasser.

Rangés sur les places publiques
Comme les moineaux pacifiques
Le long des fils télégraphiques,

Ils reposent leur fondement
Sur le sol du gouvernement
Sans payer l’enregistrement !

Chacun d’une voix lamentable
Harcèle une âme charitable :
C’est un vacarme épouvantable !

La police à ce concerto
Oppose parfois son veto,
Ça les fait rompre subito.