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Sa voix en bois (ça va bien une voix en bois pour l’hiver, surtout quand il s’agit de poêles) vous aurait fait rire, et vous auriez été désarmés… désarmés de la résolution de ne pas écrire de préface.

Les Poêles Mobiles (que l’ingénieur Choubersky devrait faire imprimer en lettres d’or sur tous ses produits) suffiraient au succès du livre. C’est une trouvaille d’un comique nouveau.

Ces poêles seront avant peu dans toutes les mémoires (tout en restant sur ceux de la maison Choubersky).

Mac-Nab est un flegmatique.

Il dit des choses avec un sang-froid imperturbable. Il a la plaisanterie grandiose et prudhommesque. Comme tous les rieurs à la glace, sa froideur polaire se fond parfois dans une note attendrie. Une larme coule volontiers sur sa joue d’Écossais en bois. On voit de temps en temps poindre un point d’idylle dans ses vers embroussaillés.

Au cours de son livre, Mac-Nab se montre bon : la bonté va bien avec le rire. Seuls les hommes bons sont joyeux ; les méchants ne rient pas : c’est leur punition.

Les hommes gais ont la chance en ce moment. Voyez Armand Silvestre, quel succès ont ses livres si pantagruéliques, si français, si débordants de rire.

Je disais, en commençant, qu’il était difficile de savoir ce que le public désirait.