Page:Mac-Nab - Poèmes mobiles, 1890.djvu/18

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me dorer la pilule ; mais elle est trop grosse ou de mauvais goût, il ne me la fera pas avaler ! »

Alors, je ne sais pas pourquoi j’écris tout cela, pourquoi je me fais orgueilleusement l’introducteur d’un inconnu qui saura bien se faire connaître tout seul !

C’est prétentieux d’écrire des préfaces !

On résiste, puis on accepte d’en faire une, après mille supplications… (Vous voyez que je deviens plus orgueilleux que jamais !)

Et puis le cœur parle, il s’agit d’un ami. On se dit : nous allons nous mettre à deux pour forcer les passants à s’arrêter. On prend un porte-voix et l’on demande au public non seulement d’être bienveillant pour le poète qu’on accompagne, mais d’être bienveillant pour celui qui demande la bienveillance.

Voulez-vous savoir ce que c’est qu’une préface ?

C’est un tas de salamalecs faits à des gens qui n’en demandent pas pour des auteurs qui n’en ont pas besoin !

Décidément je ne ferai plus jamais de préface !

Sérieusement, je ne voulais pas écrire celle-ci ; mais c’est la faute de cet animal de Mac-Nab, avec son physique d’Écossais en bois, son grand nez, sa barbe en pointe et ses yeux clairs aux regards pleins de joyeuses lueurs quand il récite ses vers.

Vous lui auriez entendu dire ses Poêles mobiles, vous auriez été enflammés.