Page:Mac-Nab - Poèmes mobiles, 1890.djvu/154

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Un jour, j’avais vingt ans à peine,
Je l’achetai,
Et puis dans la même semaine
La culottai !


C’est dans ma modeste chambrette
Qu’on la fumait,
Et souvent ma tendre grisette
Me l’allumait !


Comme elle égaya ma jeunesse
Et mes amours,
Elle adoucit de ma vieillesse
Les tristes jours !


Nous faisons tous deux un ménage
De bon aloi,
Et coulons des jours sans nuage,
Ma pipe et moi !


Bien que le trépas sur ma vie
Ait pris ses droits,
J’aime à fumer ma vieille amie
Comme autrefois.