Page:Mac-Nab - Poèmes mobiles, 1890.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Au printemps, lorsque la pervenche
Fleurit bleu, sous les arbres verts,
Et que la jeune rose penche
Ses boutons à peine entr’ouverts,

Ô poêle, tu n’es plus le charme de nos veilles :
Il te chasse bien loin, le souffle printanier.
Et la morte-saison te relègue au grenier,
Où, seul et triste, tu sommeilles !…


Le poêle mobile se distingue de tous les autres en ce que, muni de roues, on peut le déplacer comme un meuble.

On le roule successivement au salon, à la salle à manger, dans la chambre à coucher.

La prudence exigeant que l’on ne conserve pas de feu dans la chambre où l’on couche, on le ramène au salon pour la nuit.

Le prix du modèle unique est de 100 francs.


Mais maintenant, plus de verdure,
Plus de soleil, et plus de fleurs !
Voici que revient la froidure,
La froidure aux pâles couleurs.

Chauffez-vous, frêles Parisiennes,
Puisque le gazon n’est plus vert.
Tandis qu’à travers vos persiennes
Siffle le triste vent d’hiver !