Page:Mac-Nab - Poèmes mobiles, 1890.djvu/92

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Je marchais derrière eux, le nez en l’air, sans songer à rien, et de temps en temps la brise m’apportait des lambeaux de leurs paroles.

Or la grosse dame disait :

« Oui, mon ami, quatorze sangsues, et pas moyen de la faire revenir.

« C’est son gendre qui les posait en disant : « Allons, belle-maman, encore une ! »

« Alors le docteur, à bout de remèdes, imagina de lui appliquer je ne sais quoi sur la plante des pieds.

« La voilà qui se réveille comme par enchantement. Elle se trémousse en criant : « Vous me chatouillez… vous me chatouillez… laissez-moi donc, vous me chatouillez !… »

La grosse dame disait cela en riant très fort, et le gros monsieur faisait : Oh ! oh !… ah ! ah !… tandis que l’écho murmurait ces mots : « Vous me chatouillez !… vous me chatouillez ! »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

En ce moment passaient deux jeunes ouvrières, fort gentilles, ma foi : une grande et une petite.

La petite dit à la grande : « Tu vois le monsieur qui est avec la grosse dame, eh bien… il paraît qu’il la chatouille ! »