Page:Mac Carthy - La Corée, étude d'hydrographie et de géographie, 1848.pdf/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 14 —

ce curieux idiome, en se réservant de traiter la question à fond lors de la publication de sa grammaire et de son dictionnaire coréen.

Les remarques des différents navigateurs dont nous avons parlé, le mémoire de M. Callery sont venus confirmer l’exactitude de la relation de Hamel. L’écrivain hollandais a donné, sur quelques-uns des sujets traités par ces écrivains, des détails plus étendus que les leurs ; il en est beaucoup d’autres que l’on ne trouve que dans sa description de la Corée. Le livre lui-même, imprimé il y a aujourd’hui près de deux cents ans, est devenu peu commun et assez difficile à se procurer. Nous avons donc cru devoir la reproduire en entier dans la forme que lui a donnée le traducteur français, dont le style n’a eu besoin que de très-légères modifications pour être lu encore aujourd’hui avec facilité. Nous eussions peut-être d’ailleurs cherché inutilement à conserver la physionomie de l’original aussi bien qu’il a pu le faire dans une langue encore assez rapprochée alors des idiomes voisins. Incontestablement le français du dix-septième siècle possédait avec les langues germaniques entre autres, des affinités qui facilitaient singulièrement la traduction et qui sont actuellement bien moins sensibles.

Description du royaume de Corée.

Le royaume que nous nommons Corée, et que les habitants appellent Tiocencouk, et quelquefois Caoli, s’étend depuis le trente-quatrième degré de latitude jusqu’au quarante-quatrième, si bien qu’il a près de 150 lieues (allemandes de 15 au degré, ce qui fait 250 lieues de France ou 1,100 kilomètres) de longueur du midi au septentrion, et environ 75 (125 ou 555 kil.) de l’orient à l’occident. Aussi les Corésiens[1] le représentent-ils sous la figure d’un carré long comme une carte à jouer. Cela n’empêche pas qu’il n’y ait quantité de pointes de terre qui avancent extrêmement en mer.

  1. L’écrivain français a toujours écrit Corésien pour Coréen, sans doute avec l’auteur hollandais qui aura rendu cet adjectif par la forme Koresische.