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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE

périscopes ; nous traverserons l’Océan dans sa plus pétite largeur.

― Vous ferez comme vous le jugerez bon, mon vieux. Vous vous entendrez sur ce sujet avec Krühl, qui d’ailleurs ne connaît pas mieux que moi l’art de conduire un bateau. Maintenant, encore un mot. Je vous ai dépeint Krühl pendant le dîner. Il vaut la peine d’être étudié. Flattez sa manie, tout en sachant la combattre à l’occasion. Il ne faut pas toujours être de son avis. C’est la seule manière de garder sa confiance. Ah ! c’est un drôle de corps, vous pourrez en juger.

Eliasar était arrivé à son domicile. Il appuya sur le bouton de la sonnette, une fois, deux fois, sept ou huit fois sans impatience. La porte s’ouvrit et les deux hommes se souhaitèrent une bonne nuit.

Eliasar passa une semaine à Rouen, attendant que le capitaine Heresa, qu’il devait ramener avec lui, eût terminé quelques formalités avant de fermer sa boutique.

Le futur chirurgien de marine en profita pour faire des emplettes qu’il jugeait nécessaires. Il acheta une caisse de médicaments qu’il fit expédier en gare de Lorient, remonta sa garde-robe, car il avait le goût des vêtements et du beau