plus longtemps possible, en se laissant bercer au rythme merveilleux du bateau fortuné.
Un bruit de voix tira Eliasar de sa somnolence.
― Venez dans ma cabine, disait Krühl au capitaine Heresa, je vous ferai voir la chose en question. Eliasar a dû vous en donner l’explication ?
― Ouais, mais j’ai besoin d’examiner la carte, vous lé comprénez. Faut-il réveiller le docteur ?
Pour l’équipage il avait été entendu que Samuel Eliasar serait le docteur. Le capitaine Heresa, pour le maintien de la discipline, préférait assigner à chacun une fonction et un grade. Krühl seul, M. Krühl, naviguait en qualité d’armateur.
― Ah bah ! Ce n’est pas la peine, capitaine. Le jeune Eliasar dort en ce moment comme un loir. D’ailleurs il est tout à fait au courant de la question. Passez donc.
La porte se referma.
Eliasar se leva d’un bond, trempa le coin de sa serviette dans son pot à eau et se lava les tempes ; il refit ensuite sa raie soigneusement et se coiffa de sa casquette.
― Bon, Krühl est en train de mettre Heresa au courant, si j’allais voir cela.
Il sortit de sa cabine et frappa à la porte de Krühl.