Page:Mac Orlan - Le Chant de l’équipage.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
LA CAVERNE DES BOÎTES À SARDINES

Le lendemain Krühl redescendit dans l’île, confiant Chita à la garde de M. Gornedouin et le prévenant en même temps qu’il resterait peut-être à terre pendant deux ou trois jours. La même équipe de matelots l’accompagnait.

Les recherches furent peu fructueuses, bien qu’Eliasar affirmât reconnaître à merveille les indications consignées sur la carte de l’astucieux Edward Low.

― Bouh, bouh, peuh, vous reconnaissez quoi, quoi, grognait Joseph Krühl.

On prenait le capitaine à témoin. Ce dernier garantissait l’authenticité de l’île. C’était bien l’île décrite par Edward Low. Affirmer le contraire mettait en jeu son honneur et sa compétence de marin. Il se cabrait devant cette hypothèse et son accent y gagnait un goût de terroir plus prononcé. Krühl ne comprenait qu’un tiers, à peu près, des explications qu’il fournissait avec volubilité.

― Enfin, bon Dieu, de bon Dieu de bois ! hurlait Krühl que le calme d’Eliasar impatientait, où voyez-vous la crête marquée sur la carte ? Le Champignon devrait être ici, ici, où nous sommes, ou alors cette carte… cette carte est…

Il n’acheva pas. Eliasar le regardait avec des yeux candides.

― Bouh, bouh, peu, souffla le Hollandais… Cherchons, cherchons, méthodiquement. L’île est grande comme un mouchoir de poche. Il