Conrad avait raconté l’histoire de la caverne et la découverte du Russe.
― C’est tous bandits, sauvages et compagnie, avait déclaré Bébé-Salé afin d’établir une morale à l’aventure.
Chita à terre revint prendre sa place auprès de Krühl, allongée à ses pieds, selon son habitude.
Quand elle vit le Russe pour la première fois, à table, elle lui jeta à la figure de menus morceaux de biscuits. Krühl la menaça de sa cravache et elle enlaça ses bras nus au col robuste du Hollandais.
― Ah ! Quelle belle fille ! Quelle belle créature, monsieur ! répétait Oliine en fixant insolemment Conchita à moitié nue dans ses oripeaux multicolores.
On habilla Oliine avec un costume de toile qui appartenait à Krühl et on l’utilisa dans la mesure de ses forces, car il était extrêmement faible.
Le cinquième jour du débarquement dans l’île, Krühl revenant harassé d’une longue randonnée à travers les hautes herbes et le bois de chênes-lièges où il espérait toujours découvrir le fameux Champignon, déposa sa carte sur la table pliante dressée à l’entrée de la tente où reposait la Cubaine.
― Voyons, monsieur, dit-il brusquement à Heresa, pouvez-vous me dire en quoi l’île que nous occupons ressemble à celle dessinée sur cette carte.