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XX

C’EST LE VENT DE LA MER…


Eliasar laissa tomber son mouchoir devant Heresa qui le ramassa pour montrer que le signal avait été aperçu. Krühl, selon son habitude, marchait en tête en faisant des moulinets avec son bâton.

Il pouvait être deux heures de l’après-midi. La chaleur étouffante pesait sur les épaules ; la sueur ruisselait sur les visages hâlés des aventuriers

Krühl voulut couper au plus court pour regagner la rive où le canot de l’Ange-du-Nord devait le ramener à bord. Eliasar se retourna et vit que le capitaine Joaquin Heresa ralentissait sa marche. Dannolt et Conrad à ses côtés s’étaient arrêtés pour suivre les explications qu’il leur fournissait.

Eliasar, les yeux fixés sur Krühl, dont le dos voûté le provoquait, ouvrit très doucement son couteau et le glissa dans la poche de son veston afin de l’avoir tout prêt sous la main.

Plusieurs fois encore il regarda derrière lui.