Page:Macaire d’Antioche (trad. de l'arabe par Olga de Lébédew), Histoire de la conversion des Géorgiens au christianisme, Casa editrice italiana, 1905.djvu/15

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suite de guérisons et de divers miracles qu’elle avait faits parmi eux. Entre autres, elle a guéri la reine de Géorgie qui souffrait depuis de longues années d’une maladie inguérissable.

La sainte qui avait refusé d’accepter les riches présents envoyés par la Reine, conseilla à cette dernière de se faire baptiser, avec son mari le Roi Mirbâne ainsi que tout le peuple de Géorgie.

La Reine lui obéit et conseilla au Roi de renier ses anciennes erreurs et d’avoir foi en Jésus-Christ. Le Roi ayant refusé d’embrasser le Christianisme, devint aveugle. 4Ce malheur le força de s’adresser à sainte Nina à laquelle il promit de se faire baptiser avec tout son peuple dans le cas où elle lui rendrait la vue.

Elle lui rendit la vue et lui ordonna d’envoyer une ambassade à l’Empereur Constantin le Grand pour l’entretenir des affaires de la Géorgie et le prier de leur envoyer un évêque qui les baptiserait et leur donnerait les premiers enseignements dans la religion chrétienne.

Le Roi s’étant conformé à la demande de la sainte, Constantin le Grand en fut très réjoui et leur envoya le

    de vigne. Chemin faisant elle réussit à convertir beaucoup de monde au christianisme. Arrivée aux frontières de l’Ibérie, elle érigea la première croix sur la montagne de Djavakhète, et commença à prêcher l’Évangile dans toutes les villes. Elle renversa les idoles, et après avoir érigé beaucoup d’églises en l’honneur de son parent, le martyr S.t Georges, et s’être assurée que la foi chrétienne avait pris racine dans le pays, elle se retira dans le détroit de Bodbà en Cakhétie. Aux approches de sa mort, S.te Nina invita le Roi et la Reine auxquels elle fit ses dernières recommandations, et les bénit ; puis elle reçut la Sainte Eucharistie des mains de l’Évêque qu’elle pria de la faire enterrer à Bodbà, et s’en fut dans l’autre monde. Les chroniqueurs du XI, XII et XIIIème siècles, ont écrit son histoire d’une manière très détaillée. La Géorgie fut convertie au Christianisme en 318, la dixième année du règne de l’Empereur Constantin. Baronius fixe la conversion de la Géorgie à l’an 327, des autres à 335. (Iohan. Funcii, Comment. in chronologiam, lib. VI). Dubois rejette les indications chronologiques des chroniqueurs Géorgiens, et rapporte la conversion de l’Ibérie à peu près à l’an 276 (Voyage autour du Caucase, tome II, pag. 16). [Note de la traductrice].