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XXVI

L’auteur hésite


Soudain j’entends une voix : « Voyons, mon garçon ! ce n’est pas une vie, ça ! »

C’était mon père qui arrivait avec deux propositions dans sa poche.

Je m’assis sur ma malle, et je le reçus sans surprise. Il se tint pendant quelques instants debout devant moi, après quoi il me tendit la main d’un geste ému :

— Mon fils, il faut se résigner à la volonté divine.

— Je me suis déjà résigné, dis-je, et je lui baisai la main.

Je n’avais pas encore déjeuné ; nous déjeunâmes ensemble. Ni l’un ni l’autre nous ne fîmes allusion au motif de ma réclusion. Une