Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/195

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les vaille encore aujourd’hui. Tu sais bien que les immeubles ont beaucoup baissé de prix depuis quelques années. Si celle-ci vaut cinquante contos, combien alors vaudra celle du Campo, que tu désires pour loi ?

— Allons donc ! une vieille bicoque !

— Vieille ! s’écria Sabine en levant les mains au ciel.

— Je parie que vous la trouvez neuve.

— Voyons ! frérot, dit Sabine en se levant du canapé. Nous pouvons tout arranger de bonne amitié et de façon décente. Par exemple, Cotrim ne veut point des noirs, il ne gardera que le cocher de papa et Paulo.

— Le cocher, non ; je garde le cabriolet, et je ne vais pas acheter un autre cocher.

— Bon. Alors nous garderons Paulo et Prudencio.

— Prudencio a été libéré.

— Libéré ?

— Il y a deux ans.

— Libéré ! Voilà comment papa faisait les choses, sans rien dire à personne. C’est bon. Quant à l’argenterie…, je suppose qu’il n’a pas libéré l’argenterie ?