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Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/298

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Neves, c’est que je n’ai pas encore trouvé de secrétaire.

— Non ?

— Non ; et il m’est venu une idée.

— Ah !

— Une idée… Que diriez-vous d’une promenade dans le Nord ?

Je ne sais trop ce que je lui répondis.

— Vous êtes riche, continua-t-il. Vous n’avez point besoin d’un maigre salaire. Mais vous me feriez plaisir en m’accompagnant comme secrétaire.

Mon esprit fit un saut en arrière, comme s’il eût découvert un serpent devant lui. Je regardai Lobo Neves, fixement, impérieusement, cherchant à découvrir en lui quelque pensée occulte… Mais non : son regard venait droit et franc, la tranquillité de son visage n’avait rien de forcé ; elle était assaisonnée d’allégresse. Je respirai, et n’eus pas le courage de regarder du côté de Virgilia. Je sentis son regard qui me suppliait par-dessus les pages, et je répondis que oui, que j’étais prêt à l’accompagner. En vérité, un président, une présidente, un secrétaire, c’était résoudre le problème d’une façon administrative.