Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/368

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Lobo Neves. Un instant après, Virgilia revint à elle, me poussa dans la chambre à coucher, et dit à Dona Placida de retourner à la fenêtre. La confidente obéit.

C’était lui. Dona Placida lui ouvrit la porte avec force exclamations de surprise.

— Vous ici ! quel honneur pour la pauvre vieille ! Entrez donc ! Savez-vous qui est ici !… Bah ! vous n’avez pas à deviner ; vous venez la chercher… Voici votre mari, Yaya.

Virgilia, qui était dans un coin, se précipita vers lui. J’épiais par le trou de la serrure. Il entra lentement, pâle, froid, compassé, sans explosion, et promena un regard circulaire autour de la pièce.

— Quel miracle ! dit Virgilia. Que viens-tu faire dans ces parages ?

— Je passais par hasard. J’ai aperçu Dona Placida à la fenêtre, et je suis entré lui dire bonjour.

— Comme c’est aimable ! interrompit celle-ci. Et puis l’on dira que personne ne s’occupe des vieilles gens. Mais vraiment, on dirait que Yaya est jalouse. Et, lui faisant force caresses, elle ajouta : C’est mon bon ange ! elle n’oublie pas