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CXVI

Philosophie des feuilles mortes


Cette fin de chapitre m’a tellement attristé que j’étais sur le point de ne plus écrire, de me reposer un peu, pour purger mon esprit de cette mélancolie, avant de continuer. Mais non : je ne veux pas perdre de temps.

Le départ de Virgilia me laissa une impression de veuvage. Les premiers jours, je restai chez moi, passant les heures comme Domicien, à enfiler des mouches, si toutefois Suétone n’a pas menti. Mais je les harponnais d’une façon particulière, avec les regards. Je les transperçais une à une au fond d’une grande salle, étendu dans un hamac, un livre ouvert entre les mains. C’était tout : regrets, ambitions, un peu d’ennui,