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Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/469

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CXLVI

Une extravagance


Je fis aussitôt passer dans la presse une note discrète annonçant que, sous quelques semaines, il allait paraître un journal d’opposition rédigé par le Dr Braz Cubas. Quincas Borba, après l’avoir lue, prit la plume, et, dans un élan de fraternité vraiment humaniste, ajouta cette phrases : « l’un des membres les plus distingués du dernier Parlement ».

Le jour suivant, je vis entrer Cotrim. Il était bouleversé, mais affectait un air tranquille et gai. Il avait lu la notice, et, en bon parent, il voulait me dissuader de ma résolution. C’était une erreur, une erreur fatale. J’allais me placer dans une situation difficile, et me fermer pour toujours les portes de la Chambre des députés.