Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/129

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— Mais ce sera pour quand vous vous trouverez complètement rétabli, conclut-il.

— Dès que la fièvre aura un peu décliné, répondit Pestana.

Il y eut une pause de quelques secondes. Le clarinettiste alla sur la pointe des pieds préparer le remède. L’éditeur se leva et prit congé.

— Adieu.

— Attendez, dit Pestana. Comme il est probable que je mourrai ces jours-ci, je ferai d’une fois deux polkas. L’autre servira pour le retour des libéraux.

Ce fut l’unique boutade de toute sa vie. Il était temps ; car il mourut le matin suivant, à quatre heures cinq minutes, en paix avec les hommes et mal avec lui-même.