Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/16

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grandiose, mais parfois diffuse de la Nature et des événements, propension à l’enthousiasme et à l’emphase, voilà certes des tendances péninsulaires que les peuples de formation nouvelle conservèrent sur le Nouveau Continent. Je ne veux pas dire qu’il n’y ait que cela, mais il y a certainement de cela dans les poésies de Campoamor et dans celles de Gonçalves Dias, dans les discours de Castellar et dans ceux de Silveira Martins.

Or, si quelqu’un fut concis dans la forme, indifférent au style pompeux, et rebelle à la grandiloquence, ce fut incontestablement l’écrivain dont nous nous occupons.

D’où lui vint donc sa notoriété, qui le place à un si haut rang parmi les intellectuels de son pays ?

Peut-être de ce contraste même.

Dans l’exercice de tout art, il faut distinguer l’instinct des tendances acquises. L’un est fatal et physiologique, les autres peuvent être le résultat d’un idéal d’occasion. L’éducation modifie, mais ne refait pas un tempérament. Pourquoi