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III

ALLEGRO APPASSIONATO


Maciel était un homme très répandu[1], comme il le disait lui-même en français. Il tira de son sac un tas de menues nouvelles fort intéressantes. La plus importante avait trait à une certaine veuve, qui venait de rompre son prochain mariage.

— Que me dites-vous là ? s’écria l’aïeule. Elle a rompu ?

— Oui. Il paraît que c’est elle-même qui a retiré sa parole. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’avant hier au bal, elle a dansé et causé avec beaucoup d’animation. Mais ce qui m’a impressionné bien plus que la nouvelle, c’est la vue du collier magnifique qu’elle portait…

— Avec une croix en brillant ? demanda la vieille. Je le connais ; il est fort beau.

  1. En français dans le texte.