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IV

MENUET


Dix, vingt, trente jours passèrent après cette soirée, puis encore vingt, puis encore trente. La chronologie n’est pas précise, mieux vaut rester dans le vague. La situation est la même. C’est la même insuffisance individuelle des deux hommes, le même complément idéal, de sa part, à elle, complément d’où sortait un troisième personnage, qu’elle ne connaissait pas.

Maciel et Miranda se jalousaient, se détestaient de plus en plus, et souffraient beaucoup, Miranda surtout, qui se raccrochait à une dernière passion. Ils finirent enfin par se lasser de la jeune fille. Elle les vit s’éloigner peu à peu. L’espérance les rendit relaps, mais tout a une fin, même l’espérance, et ils partirent pour ne plus revenir. Les soirées passèrent, pas-