Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/48

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Ils se séparèrent contents, lui surtout. Rita était certaine d’être aimée, Camille, non seulement possédait cette certitude, mais encore il voyait sa maîtresse trembler et se risquer pour lui, courir les tireuses de cartes, et bien qu’il la censurât, il ne pouvait s’empêcher d’être flatté. La maison de rendez-vous se trouvait dans l’ancienne rue dos Barbonos, où demeurait une femme née dans la même province que Rita. Celle-ci descendit par la rue das Mangueiras, dans la direction de Botafogo, où elle habitait. Camille prit par la Guarda-Velha, et regarda, au passage, la maison de la cartomancienne.

Villela, Camille et Rita, trois noms, une aventure et aucune explication préalable. Donnons-en. Les deux premiers étaient amis d’enfance. Villela suivit la carrière de la magistrature ; Camille entra dans le fonctionnarisme, contre la volonté de son père, qui voulait le voir médecin. Mais le père mourut, et Camille préféra n’être rien du tout, jusqu’au jour où sa mère lui trouva un emploi public. Au commencement de 1869, Villela revint de sa province, où il s’était marié avec une personne jolie et