Aller au contenu

Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28 LE DIT DOU VERGIER


Fors que d’adès considérer[1]
432 Comment il me puist honnourer.[2]
Et c’est drois, quant il recongnoit[3]
Que de li nulle riens n’estoit,[4]
Quant premièrement je le pris,
436 Pour le tenir en mon pourpris ;[5]
Et d’autre part, il scet moult bien
Que toute Tonneur et le bien
Qu’il a li vient toute de moy.[6]
440 Pour ce te di en bonne foy,
Car il me sert, croit, aimme et crient[7]
Et fait tout ce qu’a gré me vient
A son pooir de cuer loial,
444 Honneur quiert et si fuit tout mal.

« Je nel di pas pour faire pires[8]
Les biaus, les sages, ne les riches,[9]
Car on ne les puet esprisier,[10]
448 Puis que les vueille tant prisier
Qu’en mon service les maintieng,
Ne nuls n’est de si fol maintieng
Que bon nel face devenir,[11]
452 S’avec moy le vueil retenir.
Mais je l’ay dit, pour mon propos
Ravoir, car trop seroie sos,[12]
Se li sages, riches et biaus[13]
456 Sus les povres, nices, loiaus
Avoient pooir, ne maistrie,[14]
N’avantage de don d’amie.
Mais je te fais bien assavoir,
460 Que tu saches de ce le voir,[15]

  1. DEK que ades
  2. D Comme
  3. E Car ; M sest
  4. D nulles riens
  5. KJ a mon p.
  6. DJ toute li vient
  7. D Que ; et manque dans KJ
  8. M ne dis
  9. D b. et sages
  10. B le
  11. DE ne
  12. E fos
  13. E les
  14. D maistrise
  15. K sachies.