Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56 LE DIT DOU VERGIER


Qu’einsois sera mes corps finez
1272 Et mes cuers li très affinez[1]
Partis en deus pars, que je fine
D’amer de loyal amour fine
Li et s’onneur, de cuer si fin[2]
1276 Qu’elle me mettra a ma fin,
S’elle n’est de tele fin née
Et par Pitié si affinée[3]
Que le mal face definer,
1280 Qui Paour me fait definer.[4]
Einsi jamais ne fineray ;
Car plus chier a definer ay,[5]
Et toudis je vueil endurer,
1284 Tant comme je porray durer,
Son très dous voloir, sans mesprendre,
Humblement, et de cuer attendre[6]
Le don qui m’a esté promis
1288 Dou dieu, se je sui vrais amis,
Qui dessus tous est pleins d’onnour.[7]
Pour c’en doubtance et en cremour
Vueil ma douce dame obeïr,
1292 Servir, celer, et sans partir
Vivre en son amoureus dangier.

Ci fenist le Dit dou Vergier.

  1. MB1E si tresaff.
  2. KJ et honnour
  3. AFMDEK Que
  4. manque dans J ; B defuier
  5. D a finer
  6. E H. de cuer et at.
  7. D et plain.