Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/175

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Si que, ma dame, einsi de toutes pars[1][2]
Me confortoit et aidoit ses regars[3]
          572 De ma dolour.

La demouray tous seuls en grant frëour,[4]
Si equ’en pensant commensay son atour,[5]
Sa grant douçour, sa colour, sa valour[6]
          576 A remirer,
Son hiau maintieng, son venir, son aler,
Son gentil corps, son gracieus parler,
Son noble port, son plaisant regarder,
          580 Et son viaire
Qui tant estoit dous, humble et débonnaire[7]
Que de toute biauté fu l’exemplaire.[8]
Et quant j’eus tout remiré son affaire,[9]
          584 Certes, j’avoie
Moult grant déduit et moult parfaite joie,[10]
Et pour très boneüreus me tenoie.[11]
Pour ce, sans plus, que loiaument l’amoie.[12]
          588 Si que depuis
A 11 servir sui si tournez et duis.[13]
Qu’en li servir s’est mis tous mes déduis,[14]
N’autre labour ailleurs faire ne puis.
          592 Si la servi,[15]
Amay, celay, doubtay et obeï[16]
Moult longuement, que riens ne me meri.[17]
Mais en la fin tant l’amay et chieri

  1. 570 et 571 intervertis dans KJ
  2. K aussi ; M toute
  3. D et ait ses r. ; K ardoit
  4. J errour
  5. E en penser
  6. KJ gr. valour sa douceur sa colour
  7. dous manque dans E ; D humble douz ; et manque dans J
  8. E Et ; KJ bonté ; P fust ; 1 manque dans KJ
  9. E retraitie
  10. D Mon
  11. KJ a tresbien eureuz ; D tresbien
  12. D ce que sans plus loy.
  13. KJ a lui amer ; K fu ; JP fui
  14. KJ fu mis ; E ay mis ; P seruir estoit tous
  15. P le
  16. CP doubtay celay
  17. KJ men.