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Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/190

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Ne que pas n’ay acquis par mes mérites.[1]
          972 Si respondray
A ces raisons au mieus que je porray,[2]
Et sus chascune un po m’arresteray ;
Si en diray ce que j’en sens et say
          976 De sentement.[3]

Dame, il est voirs que j’aim très loiaument[4]
Ce qui me het, c’est ma dame au corps gent,
Qui est ma mort et mon destruisement,[5]
          980 Quant je li voy[6]
Autrui amer, et n’a cure de moy
Qu’elle deust amer en bonne foy,
Si qu’a peinne que tout ne me marvoy[7]
          984 De ceste amour.
Car, s’elle amast ma vie, ne m’onnour,[8]
En la doleur ou je vif et demour
Ne me laissast languir l’eure d’un jour
          988 Pour tout le monde ;
Mais en vertu font monteplier l’onde[9]
De la doleur qui en mon cuer habonde[10]
Amours premiers et ma dame seconde.
          992 Pour ç’ay désir.[11]
Mais quels est il ? Il est de tost morir,[12]
Car il n’est riens qui me peust venir[13]
Dont je peusse espérer le garir.
          996 Et se j’avoie[14]

  1. D pas nen ay ; K apris ; par manque dans E : mes manque dans C
  2. KJ ses ; K saray
  3. K Et ; KP je sens
  4. E vray ; KJ jaime loyaument
  5. KJ est mamour ; C deffinement
  6. 980-983 Ces vers ne se trouvent que dans CEKJPR
  7. E painez ; me manque dans E ; R que tout mort ne me voy
  8. P et ma vie ; CP et mo. ; D mon honnour
  9. P en dolour, à la marge en vertu ; RJ vertus ; E fait
  10. manque dans KJAprès le vers 991 KJ ajoutent : Corps joint joli jeune deue faconde
  11. D cy
  12. E Et : EKJ fenir
  13. KJ r. dont il me puist v.
  14. J puisse.