Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Einsi le voy partout, se Dieus me gart.
          1720 Si que l’amour[1]
De ceste dame ou tant a de valour[2]
Apetise toudis de jour en jour ;[3]
Et aussi fait a ce fuer la dolour.[4]
          1724 Mais cils amis
Qui folement s’est d’amer entremis[5]
Sans mon conseil, et se s’i est si mis,[6]
Li dolereus, qu’il en est tous remis,
          1728 Les maus d’amer
Sont en son cuer qui li sont trop amer ;[7]
Qu’Amours le fait nuit et jour enflamer,
N’il ne vorroit, ne porroit oublier
          1732 Son anémie.
Savez pourquoy ? Pour ce que Compaingnie,
Amour, Biauté et Juenesse la lie,[8]
Et Loiauté, qu’oublier ne vueil mie,[9]
          1736 En grant folie,[10]
En rage, en dueil et en forcenerie
Le font languir, et en grant jalousie,
Et en péril de Famé et de la vie.
          1740 Car main et tart[11]
Son dolent cuer de sa dame ne part,
Eins la compaingne en tous lieus sans départ ;[12]
Et cils qui est plus près dou feu, plus s’art.[13]
          1744 Et Loiauté
Si li deffent a faire fausseté.
Mais s’il eûst par mon conseil ouvré.[14]
Quant sa dame ot nuef ami recouvré,[15]

  1. D ques
  2. CEKJ moult a
  3. KJ tous jours
  4. C cel ; D feu
  5. P damer sest ; K entrepris
  6. se manque dans D
  7. KJ font ; J damer
  8. C le
  9. qu manque dans CP
  10. CP Et
  11. EJP ne
  12. EKJ Mais ; AFMEKJ le comp. ; F déport
  13. P plus est près ; M EKJ pi. art.
  14. Si manque dans M ; KJ d. de f.
  15. C Q. ot la dame ; nuef manque dans D.