Volentiers le recevera[1]
Et s’amour li ottriera
Liement, sans faire dangier.[2]
Pas ne vueil ce ci prolongier ;[3]
Car cils l’amera loiaument[4]
Et se la croira fermement[5]
Sans erreur et sans nulle doubte,
Car il cuidera s’amour toute
Avoir acquis toute sa vie,
Sans jamais faire departie.
Mais il ira bien autrement ;
Quant il sera plus liement[6]
Conjoins a li et affermez
En la fiance d’estre amez,
Elle li jouera d’un tour
Outréement, sans nul retour,
Ou il trouvera fausseté
Contre lui, et desloiauté,
Et se ne le porra niër.[7]
Si doit bien celui anuiër.[8]
Ce n’est mie moult grant merveille.[9]
Mais ce n’est pas chose pareille
Au fait d’amours qui me remort,[10]
Qui se defenist par la mort.[11]
Guillaume, s’entendu m’avez.
Assez legierement devez
Vostre meffaçon recongnoistre
Pour vostre deshonneur descroistre.
Vous avez dit et devisié[12]
Et jugié de fait avisié[13]
Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/267
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