Et de soutil entendement
Bien baillié par vives raisons,
Pour fourmer ses comparisons[1]
Bien faites et bien devisées[2]
Et si justement exposées,
Que qui amender y vorroit,[3]
Je croy moult bien qu’on ne porroit.
Et ce qu’elle en a devisé,[4]
Vous l’avez très bien avisé,[5]
Oÿ, senti et entendu.[6]
Car de sa bouche est descendu
En vostre cuer par escouter ;
Si ne le faut pas repeter.[7]
Et si croy bien certeinnement
Que c’est de droit vray sentement
Ce qu’elle en a yci compté,[8]
Gardant sa grace et sa bonté.
Sans point de vainne entencion.[9]
Et j’ay une autre oppinion[10]
Qu’elle n’a ; s’en diray m’entente,[11]
S’il li plaist et il vous talente,[12]
Nom pas pour le sien fait punir,
Mais pour ma cause soustenir.
On puet bien sa cause prisier,
Sans autrui fait apetisier. »[13]
« Guillaume, ne vueil contredire.
Dites ce qu’il vous plaist a dire.
Hastivement ou a loisir ;[14]
Ouvrez en a vostre plaisir.[15]