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Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/322

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Et s’aucuns griés au cuer li touche[1],
Il n’i a point de sentement,
2588Dès qu’il n’i a consentement ;
C’est chose assez legiere a croire.
Il avoit perdu sa mémoire,
Sens, manière et entendement[2];
2592Dont on puet vëoir clerement
Qu’il n’avoit point de volenté,
Fors que le cuer entalenté[3]
Des grans soties[4] qu’il faisoit.
2596Quant en un fumier[5] se gisoit,
C’estoit sa pais ; c’estoit ses lis;
C’estoit de tous poins ses delis[6],
Ou il dormoit a grant repos.
2600Encor y a autre propos[7]
Que vous meïsmes dit avez.
C’est certein, et bien le savez,
Que, quant si ami le prenoient
2604Et en aucuns lieus[8] Tenfermoient,
Jamais n’i[9] beüst ne[10] mengast,
Einsois trestous vis enragast[11],
Qui[12] le retenist malgré[13] lui ;
2608II n’en feïst rien pour nelui
Et vivoit a plain comme beste.
C’estoit vie trop deshonneste,
Honteuse, s’il en tenist[14] conte ;
2612Mais point ne congnoissoit de honte.
Dont j’ay assez mon fait prouvé
Et vostre tort bien reprouvé[15]
Par un seul point qui me remort.

  1. E couche
  2. D m. dentendement
  3. E autalente
  4. E soitiez
  5. D femier
  6. E C sa joie et ces delis
  7. D repos
  8. MD aucun lieu
  9. E ne
  10. A ne ne m.
  11. D arragast
  12. E Quil
  13. D maugre
  14. D H. il nen t.
  15. E esprouue