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Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/345

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3248Souvent, quant la mer le desvoie.
Or avint que la mer s’enfla[1]
Pour le fort vent qui y[2] souffla.
Si qu’elle en devint toute trouble[3].
3252Pour le vent qui l’esmuet et trouble.
Leandus se tient a la rive,
Qui fort contre son cuer estrive :
Qu’Amours li enjoint[4] et commande
3256Et ses cuers, qu’a[5] passer entende,
Et la plus belle de[6] ce mont
Voit[7] d’autre part[8] qui l’en[9] semont ;
Si que li las ne sot[10] que faire,
3260N’il ne voit[11] goute en son affaire.
Car il voit la mer si orrible
Que de passer est impossible ;
Et de sa tempeste et[12] son bruit
3264Toute la region[13] en bruit.
Mais finalment[14] tant l’assailli
Amours, que en la mer sailli.
Dont briefment le couvint noier ;
3268Car a li ne pot[15] forsoier.
Et certes, ce fu grans damages[16],
Car moult estoit vaillans et sages.

« Belle[17] Hero ne scet que dire[18] ;
3272Tant a de meschief, tant a d’ire[19],
Qu’en nulle riens ne se conforte.
Elle vorroit bien estre morte,
Quant son dous amis tant demeure.

  1. D tourbla
  2. y manque dans D
  3. AM tourble
  4. B’ le semont
  5. D Que son cuer a
  6. de manque dans M
  7. D Est
  8. E de lautre part
  9. D le
  10. M sceit : DE scet
  11. E veoit
  12. MBE en
  13. E religion
  14. D Finablement
  15. D Car il ne puet
  16. E dommages
  17. E Celle
  18. D que faire
  19. D meschief et de haire